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Les Hauts de Cléo
24 juillet 2013

Une bonne ferrure

( J'ai une tendresse particulière pour cette histoire car elle est tout simplement la première que j'ai écrite. J'espère que vous serez indulgents et que vous m'inonderez de critiques constructives pour ses petites soeurs à venir. Elle est arrivée dans ma tête lors d'une journée particulièrement chaude où seuls les vielles pierres des murs épais savent préserver un peu de frais)

 


Une bonne ferrure

 

 

  Quelle journée splendide ! Il en a mis du temps à venir le soleil cette année, mais aujourd’hui, à déjà 7h30 il illumine les jardins alentours leur offrant un poli dont on n’osait plus rêver. Je mets du temps à ramasser mes affaires et à m’organiser mais c’est sur et certain : une journée pareille c’est une journée idéale pour une promenade à cheval. De toutes façons j’avais prévu de passer à l’écurie pour vérifier si tout allait bien, faire re-ferrer ma jument, vérifier et graisser mon matériel, mais là je vais peut être remettre à plus tard une ou deux corvées pour mieux profiter du soleil et de mon animal favori.

  Je prends quand même ma veste rouge, j’ai un peu peur, on ne sait jamais : et si le temps se gâtait ? Il y a peu de monde dans l’écurie, en plein milieu de la semaine il faut dire que les gens sont ou au travail ou sous la couette, mais rarement aussi matinaux. Moi j’aime monter à la fraiche, les rayons du soleil mais pas supporter leur chaleur.

  Je suis un peu prise de court au final, le temps de sortir mon matériel et de commencer à brosser ma jument l’heure tourne. Il est déjà 10h30. Il fait déjà chaud. Je m'emploie soigneusement à faire reluire la robe argentée de l’animal, à faire voler la poussière en dehors de ses poils, elle commence à retrouver un peu d’éclat lorsque la camionnette du maréchal-ferrant fait crisser ses pneus sur le gravillon du parking. Il ne connait pas bien ma jument, on est nouvelles ici, c'est la deuxième ou troisième fois qu'il va s'occuper de ses pieds. Il descend et se dirige aussitôt vers nous. Son regard est perçant, je ne m'en étais pas fait la réflexion les autres fois. Son sourire est franc et inspire immédiatement la confiance. Je vais à sa rencontre, ça va être vite fait et bien fait, dans une heure maxi je suis prête à partir en forêt:

« -On va se tutoyer, non ?

   -oui se sera plus simple ! »

  On s’embrasse alors comme 2 vieux amis contents de se revoir. Il me demande de déplacer ma bête à l’ombre du château d’eau. Sa peau laiteuse a déjà commencé à se consteller de taches de rousseurs, mise à l’épreuve du soleil récurrent de ces derniers jours. Je m’exécute. Il sort son matériel de travail puis attache son tablier de maréchalerie, fixe les courroies autour de ses cuisses et boucle le ceinturon à sa taille en cherchant du doigt l'encoche qu'il use et re-use plusieurs fois par jour. Il se penche, laisse glisser sa main contre la jambe de ma jument, saisit son pied et commence à retirer les vieux fers. Il tape, il râpe, il prépare, il arrondit les angles, il lime avec concentration la corne et elle se laisse faire avec l’indifférence d’une reine devant qui on se prosterne.

  A genoux devant l’objet de ma passion il est concentré. C'est dur d'adapter le métal aux pieds d'un animal de 450kg. Il fait un soleil de plomb et je ne l'envie en rien de passer sa vie courbé sur les pieds de ces grands indifférents. Nous discutons, de cheval, de projets d’été. Je bois de l’eau et lui tends ma bouteille par compassion. Il me remercie en souriant et la vide d’un trait. La sueur qui perle à son front coule en une fine trace le long de son cou et commence à tacher son T-shirt. C’est à ce moment précis, je crois, que le paysage autour de moi est comme bouleversé. Je suis troublée, je suis brusquement terrassée par un immense désir incontrôlable et irraisonné pour cet homme. La chaleur tapante du soleil n’a plus court, je n’ai plus envie de me promener à cheval, je suis juste captivée par la vision de cet homme en plein labeur.

  Je n’ai jamais ressenti une excitation pareille, si brusque, si inattendue. Je vois ses lèvres bouger puis esquisser un sourire. En fait il me parle. Il me repose la question :

« -Quelque chose ne va pas ?

-   Si, si, pardon, je me sens juste… troublée. La chaleur sans doute.

-  Oui. Sans doute. »

 

On reste une éternité il me semble à nous contempler de la sorte. Puis il me demande d’approcher, il saisit le pied ferré de ma jument et m’explique comment il a su corriger un léger défaut dans la pousse de la corne, je suis penchée au dessus de lui pour observer son travail. Son eau de toilette se mélange aux effluves épicés de sa sueur, le parfum qui se dégage de sa nuque fini de me rendre folle de désir. J’avale une gorgée de salive en fermant les yeux très forts comme pour me détacher de cette emprise. Quand je rouvre les yeux il s’est redressé en face de moi.

« -C’est bon, on a fini, elle est tranquille pour quelques semaines.

  -Parfait, des chaussures d’été pour ma princesse, merci !

  -Il fait trop chaud pour euxà cette heure-ci, tu devrais la rentrer à l’écurie.

  -J’y vais dans un instant, je vais te payer avant.

  -Ok»

 

Je lui donne l’argent, l’embrasse et le remercie pour ses bons soins et lui souhaite un bel été. Je détache la jolie grise et la ramène dans son box tandis qu’elle fait claquer ses nouveaux fers sur la dalle de béton. La pénombre et les murs en vieille pierre gardent précieusement la fraicheur. La tête me tourne moins. Je souffle et bois un peu d’eau. Je flatte son encolure pendant qu’elle va boire un peu, pendant ce temps je m’appuie contre le mur et souris en pensant à l’émoi que la situation a provoqué, surement à cause de la température. C’est surement ça, oui. Je secoue la tête, décide de ne plus y penser et après une dernière gratouille entre les oreilles de la jument je me retourne pour sortir du box. Il est dans l’encadrement de la porte. Il sourit. Mon ventre se fige. Un frisson glacé me parcourt la colonne vertébrale.

  Il me tend la main et me dis de venir

« Viens ! »

 

  J’obéis, je glisse ma main dans la sienne qui est étonnamment fraiche. Mon cœur bat la chamade comme jamais, j’ai les jambes en coton, j’ai urgemment besoin de le suivre mais je m’en sens complètement incapable. Pourtant je fonds mes pas dans les siens, comme envoutée, je le suis. Il emprunte un escaliers au fond de l’écurie qui mène à un grenier plus sombre et plus frais, en haut il me fait passer devant lui et je sens son souffle qui est aussi court et haché que le mien, il m’embrasse dans le cou et alors je ferme les yeux et profite de ce moment. Tout en moi se détend. Plus de gène, plus d’inhibition. Je me retourne et m’adosse au mur, il me regarde un instant puis s’agenouille en glissant lentement sa main le long de ma cuisse vers ma cheville. Il délace ma bottine et la retire ainsi que ma chaussette et défait le scratch qui maintient mon pantalon serré sur ma cheville gauche, je suis surprise de cette précaution alors que je ne pense plus qu’à être contre lui. Quand il se redresse nous nous embrassons. C’est bon comme un orage qui éclaterait pour rafraichir  la journée.

  Je n’y tiens plus, je le repousse et tombe à genoux devant lui, de sa main il retient fermement mes cheveux et mon crâne. J’ouvre son pantalon et le laisse pousser un gémissement de soulagement. Je découvre son sexe et le prends dans ma bouche. Je ferme les yeux et les rouvre aussitôt, plongeant mon regard dans le sien. Enfin nous sommes dans le "vice » du sujet ! La douceur sur ma langue la moindre palpitation, le moindre tressaillement de ses muscles et de ses vaisseaux sanguins sur mes papilles attise mon émotion. Plus je salive plus je le sens céder à l'appel d'un mouvement de va et vient infaillible. Notre respiration n'est plus qu'un ronronnement sourd. De l’autre main il m’invite à me relever d’un geste du pouce sur mon menton. Quand je me redresse, il dégrafe mon pantalon et prend mon visage dans ses mains, il se colle contre moi pour m’embrasser, je sens son désire battre sur la peau moite de mon ventre. Son baiser est doux et ferme à la fois comme son étreinte. J’en veux tellement plus, sa salive, son sexe, ses doigts, il me le faut tout pour moi, tout en moi. Sa main descend vers ma culotte et il glisse ses doigts dans mon intimité, je ne peux feindre que je suis déjà toute prête à le recevoir, que ses efforts ne valent plus la peine je ne suis plus que dans l’attente.

  Il me retourne fermement contre le mur et baisse mon pantalon. Juste ce qu’il faut. Il me prend très facilement. Je gémis de plaisir et de soulagement, j’ai le sentiment d’avoir attendu des journées entières. Il me tient par la taille et de l’autre main il glisse un doigt dans ma bouche, sous l’intensité et la générosité de ses assauts je cède dans ma nuque et ploie les reins pour qu’il puisse profiter pleinement lui aussi de notre union. Une vague de plaisir me transporte, mais l’orgasme est venu trop tôt et il est trop bref pour me contenter :

« -J’en veux plus, ce ne sera pas assez pour moi maintenant !

-Je le sais bien, tu vas voir comme tu vas aimer et comme ça va être bon. »

 

  Il se retire et je ne peux alors m’empêcher de grogner de mécontentement, il me demande de lui faire face et je m’exécute tandis qu’il fait glisser mon pantalon à terre. Sa précaution prise un peu plus tôt de retirer ma bottine lui fait gagner un temps précieux, il retire mon pied et pousse négligemment le reste de mon vêtement vers l’autre jambe. Il dirige son visage vers l’intérieur de mes cuisses et commence à me déguster en silence. Il sait faire et bien faire, il sait parfaitement où me trouver et comment me faire venir, chaque coup de langue est d’une précision remarquable, c’est une attaque imparable, une botte secrète ; je sens mes murailles internes s’effondrer, j’ai le sentiment de fondre dans sa bouche. Il avait bien raison : ma jouissance arrive avec une violente secousse dans le bas de mon dos, c’est si bon que je saisi ses cheveux pour ne pas crier. Il se relève aussitôt et soulève ma jambe pour mieux me reprendre, profitant de mon orgasme pour le prolonger par l’action de ses reins. Il me travaille, me besogne et me lime avec délicatesse et puissance tout à la fois, accrochée à sa nuque, j’ai le souffle court et mes cheveux sont collés sur mon visage, son regard est profond et j’ai le sentiment de respirer uniquement quand sa langue touche la mienne. La chaleur est telle que nous ne tiendront pas très longtemps ainsi c’est certain. Il me caresse les reins, les joues et les seins puis me saisit très fort par la taille, je sais déjà qu’il va plier sous le plaisir, je le regarde avec attention en lui caressant le front.

« -Viens, viens, laisse toi faire, laisse toi aller en moi, aller viens bien ! »

  Il jouit avec autant de force que de surprise, il pensait surement être plus fort que la température… Il me colle au mur avec les 4 ou 5 coups de reins que lui impose son corps sur l’apogée de son plaisir.

On souffle. On se regarde. On se touche le visage avec des gestes tendres en souriant. On se laisse le temps de reprendre nos esprits et une respiration plus calme. On ressemble à 2 anciens morts faim qui ressortent d’un restaurant étoilée. On rit un peu et on finit par se rhabiller. Il me prend par la main pour m’aider à redescendre du grenier. On se souhaite mutuellement une bonne journée avec un grand sourire et il part s’installer au volant de sa camionnette.

  Je vais jeter un œil une dernière fois à ma jument en remettant ma veste rouge. Je regarde ses sabots : une bonne ferrure doit être renouvelée toutes les 6 à 8 semaines.

 

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